Depuis 2009, j'ai réalisé de nombreux travaux sur la Moule perlière, en Limousin et au delà, visant à mieux connaître l'espèce, son biotope, et à faire valoir sa présence dans les politiques publiques d'aménagement du territoire.
En effet, cette espèce méconnue et strictement protégée est encore présente dans plus de 80 cours d'eau du Limousin, et n'est malheureusement, que très peu prise en compte dans les plans, projets et travaux.
Après avoir constitué le Groupe Mulette Limousin, fédéré autour du Plan Régional d'Action que Limousin Nature Environnement a animé, nous avons créé la Société Limousine d'Etude des Mollusques, association qui a vocation à poursuivre l'effort engagé par le groupe.
En 2019 et 2020, avec le soutien financier de la DREAL Nouvelle-Aquitaine, j'ai assuré une mission d’amélioration des connaissances des bivalves de la DHFF au sein du réseau Natura 2000.
Ce travail a été mené conjointement avec Limousin Nature Environnement, la SLEM et le CNRS (EPHE).
J'ai également assuré le suivi scientifique de 3 population majeures localisées en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne.
J'ai établis en 2019 une synthèse bibliographique des inventaires et des suivis de populations réalisés en France et à l'international, concernant les bivalves de la DHFF.
Dans ce cadre et pour le compte de la DREAL Nouvelle-Aquitaine, nous avons établis et proposé des protocoles standardisés, qui ont été testés en 2020, avec l’appui du CEFE, puis validés par la DREAL Nouvelle-Aquitaine.
A partir de 2010, j'ai mis en place des protocoles d'inventaire pour cette espèce, visant à collecter des informations sur le biotope dans lequel on trouve les moules perlières, à l’échelle du micro-habitat (le m² autour de l'individu) et du méso-habitat (le tronçon de cours d'eau écologiquement homogène).
Aujourd'hui, la base de données régionale que j'ai mis en place est gérée par L.N.E. et regroupe plus de 25000 observations, permettant des analyses poussées concernant les préférendums de l'espèce.
J'ai également lancé et piloté l'étude de 3 populations de Moules perlières dans 3 contextes de cours d'eau très différents, et ce, par Capture Marquage Recapture.
Ces manipulations avaient pour but d'étudier la détectabilité de l'espèce, en fonction de la typologie de chaque cours d'eau et d'estimer la taille des populations.
Ces travaux ont été présentés au Colloque national de Malacologie continental en mars 2016, et font aujourd'hui référence quand à l'étude des taux de détection chez les bivalves.
Prospecter de grandes rivières est vraiment une chose complexe, voire impossible dans certains cas. J'ai mis en place un suivi par comptage multiples répétés (N-Mixture) sur un échantillonnage aléatoire représentatif de la population, qui s'étale sur plus de 15 km.
Cette méthode permet d'estimer la taille de la population, mais aussi la détectabilité, et ce via des modèles statistiques robustes et reproductibles.
Ces travaux ont été présentés au Colloque international sur la conservation et la restauration des populations de Moules perlières, organisé à Brest en novembre 2014.
Le suivi 2014-2020 de la population de la Vienne amont vous est proposé en téléchargement ci dessous.
En 2013, Ralph KUEHN et Juergen GEIST, chercheurs de l'Unité de Zoologie Moléculaire de l'Université Technique de Munich sont venus en Limousin à notre demande et à celle d'ASF, afin d'étudier la génétique de 8 populations Limousines qui se sont ajoutées à plus de 250 populations étudiées en Europe.
Grâce à cette étude, nous avons pu prioriser les populations pour lesquelles la diversité génétique était encore satisfaisante, et nous avons également travaillé sur le potentiel Redox dans le substrat, paramètre prioritaire pour la conservation de l'espèce.
Article à venir.